Interview par Aude Camus 
    
On me demande souvent quelles sont mes bonnes adresses à Hong Kong, notamment pour des produits français. Après presque 11 ans de vie ici, j’ai mes petites habitudes : ma baguette, mon croissant, mon vin, mon fromage… N’hésitez pas à me contacter si vous voulez que je vous partage mes bons plans. Et je commence aujourd’hui avec l’adresse incontournable si vous recherchez du fromage de qualité, à un prix proche de ce que vous paieriez en France (parce qu’honnêtement, on en a assez de payer le double juste parce qu’on vit à l’autre bout du monde et qu’on est en manque des saveurs de chez nous) : Cheese Club.
    
En quelques années, Cheese Club s’est forgé une belle réputation, proposant l’une des sélections de fromages français (mais pas seulement !) les plus impressionnantes de Hong Kong.
    
Entre ma grossesse, la reprise post-bébé et un mari sous programme fitness laissant peu de place aux écarts, ma consommation personnelle a drastiquement chuté cette année. Mais avec l’hiver qui approche — et la saison des fondues et raclettes — je sais que ma volonté ne tiendra pas longtemps. Avant de replonger tête la première et de laisser tomber toutes mes bonnes résolutions, j’ai rencontré Jacques Derreumaux, fondateur de Cheese Club, pour parler de la marque, de la gestion d’une entreprise à Hong Kong et de l’équilibre entre famille et fromage.
   
  
				 On me demande souvent quelles sont mes bonnes adresses à Hong Kong, notamment pour des produits français. Après presque 11 ans de vie ici, j’ai mes petites habitudes : ma baguette, mon croissant, mon vin, mon fromage… N’hésitez pas à me contacter si vous voulez que je vous partage mes bons plans. Et je commence aujourd’hui avec l’adresse incontournable si vous recherchez du fromage de qualité, à un prix proche de ce que vous paieriez en France (parce qu’honnêtement, on en a assez de payer le double juste parce qu’on vit à l’autre bout du monde et qu’on est en manque des saveurs de chez nous) : Cheese Club.
En quelques années, Cheese Club s’est forgé une belle réputation, proposant l’une des sélections de fromages français (mais pas seulement !) les plus impressionnantes de Hong Kong.
Entre ma grossesse, la reprise post-bébé et un mari sous programme fitness laissant peu de place aux écarts, ma consommation personnelle a drastiquement chuté cette année. Mais avec l’hiver qui approche — et la saison des fondues et raclettes — je sais que ma volonté ne tiendra pas longtemps. Avant de replonger tête la première et de laisser tomber toutes mes bonnes résolutions, j’ai rencontré Jacques Derreumaux, fondateur de Cheese Club, pour parler de la marque, de la gestion d’une entreprise à Hong Kong et de l’équilibre entre famille et fromage.
 
			 Commençons par le commencement — comment est né Cheese Club ? 
    
Avec mon ancien associé, Normann Gany, nous importions déjà des fruits bio de France. Pour son mariage, nous avons décidé de créer un grand buffet de fromages et, vu le prix élevé à Hong Kong, de tout importer nous-mêmes. Les invités ont adoré — qualité, quantité — et ont demandé si nous pouvions organiser une commande groupée. Cette première commande a réuni une trentaine d’amis, puis a doublé chaque mois. Nous avons rapidement vu l’opportunité, et c’est ainsi qu’est né Cheese Club.
    
    
    
Créer une entreprise d’import gourmet à Hong Kong c’est un défi ?
  
				 Avec mon ancien associé, Normann Gany, nous importions déjà des fruits bio de France. Pour son mariage, nous avons décidé de créer un grand buffet de fromages et, vu le prix élevé à Hong Kong, de tout importer nous-mêmes. Les invités ont adoré — qualité, quantité — et ont demandé si nous pouvions organiser une commande groupée. Cette première commande a réuni une trentaine d’amis, puis a doublé chaque mois. Nous avons rapidement vu l’opportunité, et c’est ainsi qu’est né Cheese Club.
Créer une entreprise d’import gourmet à Hong Kong c’est un défi ?
Ayant déjà travaillé avec des produits très périssables comme les fruits, le fromage n’a pas semblé être un vrai défi ! Les réglementations à Hong Kong sont plutôt simples — il suffit d’avoir ce que l’on pourrait appeler le “passeport” du fromage : un certificat sanitaire délivré par les autorités françaises. Le plus gros point a été l’emballage : il fallait que le fromage reste au frais pendant quelques heures, même si un colis était laissé devant la porte d’un client. 
    
    
    
Le modèle Cheese Club est assez unique — communautaire et basé sur des précommandes mensuelles. Pourquoi ce choix et comment cela influence-t-il l’expérience des amateurs de fromage ?
    
Le modèle de précommande mensuelle est venu naturellement comme la seule façon de proposer des produits artisanaux à prix juste. Cela nous permet d’acheter directement auprès des producteurs, de regrouper les volumes pour réduire les coûts de transport aérien, et de livrer des produits ultra-frais — sans gaspillage, puisque nous n’importons que ce qui est commandé.
    
Beaucoup de chefs ont rapidement réalisé que nos prix de vente étaient inférieurs à ceux qu’ils payaient chez leurs grossistes, et nous ont contactés. C’est ainsi que nous avons commencé à approvisionner des restaurants, puis à stocker certains produits et à proposer la livraison express aux particuliers.
    
Mais l’offre mensuelle reste le cœur de notre activité — environ 60 % de nos ventes. Chaque mois, nous proposons un thème différent (novembre 2025 est dédié à la Suisse) et renouvelons environ 40 % des produits. Nos clients adorent ces découvertes mensuelles, et pour nous cela nous permet de ne pas nous enfermer dans une routine et de maintenir l’excitation de la nouveauté.
    
Après le Covid, de nombreux clients ayant quitté Hong Kong, nous avons dû nous adapter et diversifier notre offre. Aujourd’hui, nos offres de viandes fraîches et de charcuterie sont aussi importantes que le fromage et les produits laitiers.
    
    
Hong Kong n’est pas historiquement un marché amateur de fromage. Comment les goûts locaux ont-ils évolué ?
  
				 Le modèle Cheese Club est assez unique — communautaire et basé sur des précommandes mensuelles. Pourquoi ce choix et comment cela influence-t-il l’expérience des amateurs de fromage ?
Le modèle de précommande mensuelle est venu naturellement comme la seule façon de proposer des produits artisanaux à prix juste. Cela nous permet d’acheter directement auprès des producteurs, de regrouper les volumes pour réduire les coûts de transport aérien, et de livrer des produits ultra-frais — sans gaspillage, puisque nous n’importons que ce qui est commandé.
Beaucoup de chefs ont rapidement réalisé que nos prix de vente étaient inférieurs à ceux qu’ils payaient chez leurs grossistes, et nous ont contactés. C’est ainsi que nous avons commencé à approvisionner des restaurants, puis à stocker certains produits et à proposer la livraison express aux particuliers.
Mais l’offre mensuelle reste le cœur de notre activité — environ 60 % de nos ventes. Chaque mois, nous proposons un thème différent (novembre 2025 est dédié à la Suisse) et renouvelons environ 40 % des produits. Nos clients adorent ces découvertes mensuelles, et pour nous cela nous permet de ne pas nous enfermer dans une routine et de maintenir l’excitation de la nouveauté.
Après le Covid, de nombreux clients ayant quitté Hong Kong, nous avons dû nous adapter et diversifier notre offre. Aujourd’hui, nos offres de viandes fraîches et de charcuterie sont aussi importantes que le fromage et les produits laitiers.
Hong Kong n’est pas historiquement un marché amateur de fromage. Comment les goûts locaux ont-ils évolué ?
 
			 Notre clientèle est incroyablement variée — des jeunes stagiaires se faisant plaisir le temps d’une soirée fromage aux traders organisant régulièrement des réceptions. Nous observons également un nombre croissant de clients locaux, ce qui nous pousse à élargir notre sélection. Par exemple, nous avons récemment introduit le Vacherousse d’Argental (fromage à pâte molle, double crème, apprécié pour sa texture soyeuse et son goût doux), qui a rencontré un véritable succès. 
    
On constate aussi un engouement croissant pour les plateaux de fromage prêts à consommer — une façon simple et élégante de déguster fromage, charcuterie et fruits. Cette tendance, à mon avis, est appelée à se développer encore davantage.
   
    On constate aussi un engouement croissant pour les plateaux de fromage prêts à consommer — une façon simple et élégante de déguster fromage, charcuterie et fruits. Cette tendance, à mon avis, est appelée à se développer encore davantage.
Comment choisissez-vous vos producteurs ?
Le bouche-à-oreille en France a fait savoir qu’une petite entreprise à Hong Kong pouvait acheter de gros volumes, et nous recevons donc beaucoup de propositions. Tous les quinze jours, nous organisons des dégustations pour sélectionner de nouveaux produits.
 
			 La qualité est notre priorité absolue, même si elle reste subjective — chacun a son goût. La fiabilité est tout aussi essentielle, car notre modèle de précommande dépend d’une logistique précise. Si un fournisseur livre en retard, nous ne pouvons pas honorer nos commandes, ce qui n’est pas acceptable pour nos clients. 
    
Enfin, il y a l’aspect humain. Travailler sur le long terme avec de petits producteurs familiaux crée de vraies relations. On apprend à connaître ceux qui se cachent derrière chaque fromage, et cette passion se ressent dans le produit.
    
    
    
Gérer une entreprise en pleine croissance à Hong Kong, ça demande de l’énergie. Comment concilier travail et vie familiale ?
    Enfin, il y a l’aspect humain. Travailler sur le long terme avec de petits producteurs familiaux crée de vraies relations. On apprend à connaître ceux qui se cachent derrière chaque fromage, et cette passion se ressent dans le produit.
Gérer une entreprise en pleine croissance à Hong Kong, ça demande de l’énergie. Comment concilier travail et vie familiale ?
C’est un vrai défi — surtout avec trois jeunes enfants ! J’ai la chance d’avoir une femme extraordinaire qui gère la majeure partie de la logistique familiale. J’ai appris que j’avais besoin d’au moins une demi-journée par semaine pour me reposer et recharger les batteries. Après ça, je suis prêt à repartir de plus belle.
Vous êtes à Hong Kong depuis plus de dix ans. Qu’est-ce qui vous inspire dans cette ville ?
 
			 Hong Kong est une ville incroyable. Pratique, efficace, elle offre la meilleure qualité de vie que j’aie connue. Bien sûr, le plus grand défi reste le coût de la vie — c’est une ville chère, et pour un petit entrepreneur, il n’est pas toujours facile de joindre les deux bouts. 
    
    
    
Sur une note plus légère — quel est votre fromage préféré du moment ?
    
Au petit-déjeuner, j’adore une tranche de Beaufort — douce et délicate — accompagnée de pain. Au déjeuner, une burrata crémeuse avec une salade. Et pour le dîner, rien de mieux qu’un Mont d’Or rôti avec pommes de terre et charcuterie !
    
Récemment, j’ai découvert un fromage sicilien : le Piacentinu Ennese, une tomme de brebis parfumée au safran et au poivre noir. Je l’ai trouvé l’été dernier dans les caves de Christian Janier, Meilleur Ouvrier de France à Lyon. Une véritable révélation.
    
    
    
Une adresse favorite à Hong Kong à partager avec nos lecteurs ?
    
J’ai récemment déjeuné chez Ami, et c’était excellent. Le chef Nicolas Boutin réalise un travail superbe — son foie gras et son tartare sont incroyables. Et depuis qu’ils ont décroché leur étoile Michelin, les prix n’ont pas augmenté, ce qui en fait un excellent rapport qualité-prix.
    
    
    
Mais ce n’est pas tout…
    
Le plateau de formages se déguste aussi au restaurant et si vous rêvez d’un bon repas français, on vous invite à redécouvrir nos articles sur Jean-Pierre — l’adresse de Sheung Wan où la joie de vivre est au menu — et Lala, pour une cuisine française raffinée mais accessible.
   
   
   
   
   
   Sur une note plus légère — quel est votre fromage préféré du moment ?
Au petit-déjeuner, j’adore une tranche de Beaufort — douce et délicate — accompagnée de pain. Au déjeuner, une burrata crémeuse avec une salade. Et pour le dîner, rien de mieux qu’un Mont d’Or rôti avec pommes de terre et charcuterie !
Récemment, j’ai découvert un fromage sicilien : le Piacentinu Ennese, une tomme de brebis parfumée au safran et au poivre noir. Je l’ai trouvé l’été dernier dans les caves de Christian Janier, Meilleur Ouvrier de France à Lyon. Une véritable révélation.
Une adresse favorite à Hong Kong à partager avec nos lecteurs ?
J’ai récemment déjeuné chez Ami, et c’était excellent. Le chef Nicolas Boutin réalise un travail superbe — son foie gras et son tartare sont incroyables. Et depuis qu’ils ont décroché leur étoile Michelin, les prix n’ont pas augmenté, ce qui en fait un excellent rapport qualité-prix.
Mais ce n’est pas tout…
Le plateau de formages se déguste aussi au restaurant et si vous rêvez d’un bon repas français, on vous invite à redécouvrir nos articles sur Jean-Pierre — l’adresse de Sheung Wan où la joie de vivre est au menu — et Lala, pour une cuisine française raffinée mais accessible.

 
 
 

 
 
 


