Belon, étoilé Michelin, accueille sa nouvelle cheffe Mina Güçlüer

Elle poursuit avec poésie l’héritage du restaurant français de Black Sheep Restaurants tout en y ajoutant ses propres épices

18 Août 2025


Belon, étoilé Michelin, accueille sa nouvelle cheffe Mina Güçlüer
Texte : Aude Camus
 
Pousser aujourd’hui la porte de Belon, c’est découvrir un nouveau chapitre – à la fois gracieux et subtilement audacieux. Aux commandes de la cuisine, Mina Güçlüer, cheffe née à Istanbul, qui reprend les rênes après avoir travaillé aux côtés de l’Executive Chef Matthew Kirkley. Elle apporte désormais sa propre vision : une cuisine française contemporaine, teintée d’une sensibilité féminine assumée et d’échos discrets à son enfance.
 
J’ai eu la chance de découvrir son premier menu et ce que j’ai adoré, c’est le choix entre un parcours précis et élégant — le menu « Sélection du Chef », 7 plats à 1 688 HKD — ou une aventure à la carte, selon l’envie du moment. Dans les deux cas, la patte de Mina s’impose avec délicatesse et assurance. On ressent sa main dans l’art de superposer les saveurs — inattendues mais harmonieuses, féminines et affirmées à la fois.
 

Belon, étoilé Michelin, accueille sa nouvelle cheffe Mina Güçlüer
Le foie gras aux prunes et à l’Eiswein s’impose déjà comme une signature : un pressé surmonté d’une gelée d’Eiswein (ce vin de glace allemand) et accompagné de tranches de prune caramélisées, garnies de pistaches concassées. Façonnées comme de petites baklavas, elles en rappellent presque le goût — doux, croquant, addictif. Un clin d’œil à la fois à ses racines turques et allemandes, tout en gardant l’âme française de Belon.
 

Belon, étoilé Michelin, accueille sa nouvelle cheffe Mina Güçlüer
Autre plat qui illustre parfaitement cette nouvelle ère : le tartare de bœuf en brioche au caviar. Une réinterprétation du Cervelas en Brioche, plat iconique de Belon, qui rend hommage au passé tout en affirmant une direction nouvelle. Familier et audacieux à la fois — exactement ce que Belon doit être en 2025.
 
Puis arrivent les coquilles Saint-Jacques poêlées, accompagnées de coquillages farcis et de palourdes. Ici, Mina s’amuse avec la présentation : la noix de Saint-Jacques est découpée comme une escalope plutôt qu’en rondelles, juste saisie à la perfection. Un beurre blanc soyeux vient réveiller l’ensemble d’une pointe d’acidité, tandis que les palourdes, charnues, ajoutent une profondeur inattendue. Un plat aussi raffiné qu’artistique.
 
Impossible d’oublier non plus le rouget au safran et au pastis. Poisson réputé difficile à maîtriser, ici il est cuit à la perfection, sublimé par la chaleur du safran — clin d’œil discret aux origines turques de Mina. Le dressage m’a rappelé le rouget cuit de peur de Stéphanie Le Quellec à La Scène à Paris. Un poisson raffiné, vibrant, et si rare à trouver à Hong Kong.
 

Belon, étoilé Michelin, accueille sa nouvelle cheffe Mina Güçlüer
Enfin, le canard de 14 jours, servi avec abricot et boulgour, résume à lui seul l’univers de Mina. Technique française et cœur turc s’y rencontrent : abricots pochés au Gewürztraminer (là, la touche allemande), boulgour mijoté dans un bouillon de volaille au thym. Un plat réconfortant et audacieux, qui reste longtemps en mémoire.
Sous la houlette de Mina, Belon poursuit le dialogue avec ses chefs passés tout en affirmant son avenir — un avenir au féminin ! Si vous n’y êtes pas allés depuis quelque temps, c’est le moment d’y retourner.
 



Belon
1/F, 1-5 Elgin Street, Central

https://www.belonsoho.com/

 
 
 
Cet article s’appuie sur un diner organisé par Belon pour un groupe de journalistes, sans obligation de publication. Il n’a pas donné lieu à une rémunération financière et l’avis exprimé y est 100% celui de son auteur.
 

 


 
 


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