Portraits de femmes – Lucie, mannequin et fondatrice de HK MODEL CAMP

15 Février 2023


© MARC TARAZ STEINER
© MARC TARAZ STEINER
par Aude Camus
 
« Je suis arrivée à Hong Kong en 2013, pour trois mois. 10 ans après j’y suis toujours ». Cette phrase lancée par Lucie Petit, j’aurais pu la dire moi-même à peu de choses près. Comme beaucoup d’entre nous, français de Hong Kong, Lucie est venue tenter sa chance ici sans trop savoir à quoi s’attendre. Portés par le dynamisme de Hong Kong, cette ville où tout semble possible, les semaines se sont transformées en mois et les mois en années. Depuis quelques années, j’ai l’impression d’entendre son nom régulièrement. Faites le test, tapez « French model Hong Kong » sur Google et vous verrez son nom apparaitre en première ligne.  Je la suis notamment sur Instagram et je suis toujours impressionnée par son aisance, qu’elle défile en stories, parle en « face camera » ou partage les coulisses de ses shootings photos. Le tout sans jamais se prendre au sérieux.  Cette confiance en soi, acquise au fil des ans et des contrats avec les plus grandes marques, Lucie a décidé d’en faire un business. Son objectif ? Aider les jeunes filles, mais aussi les hommes et femmes, à elles aussi prendre confiance en elles, en prenant conscience de leurs atouts et en arrêtant de se comparer sans cesse avec les autres. Et justement, en 2023 plus que jamais, je trouve que la bienveillance envers soi-même, et envers les autres, mérite une place de choix sur notre liste des choses à travailler. Voilà pourquoi Lucie est le « portrait de femme » du jour.
 
 

Merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions. Peux-tu commencer par m’en dire un peu plus sur ton parcours et notamment ce qui t’a amené à signer ton premier contrat de mannequin ici à Hong Kong ?

©SARAH JAMAUX © HK MODEL CAMP
©SARAH JAMAUX © HK MODEL CAMP
J’ai commencé ma carrière de mannequin professionnelle pendant mes études. Je préparais une licence en langues étrangères appliquées et j’avais du temps libre. Le mannequinat m’intéressait depuis le lycée et c’était l’occasion ou jamais. Les choses ont décollé assez vite. J’ai eu pas mal d’opportunités en parallèles de mes études, que cela soit sur des salons, des évènements ou même en tant que mannequin cabine. Et puis l’opportunité de signer un contrat de trois mois à Hong Kong s’est présentée en 2013. Opportunité que j’ai saisie. Je me suis donc retrouvée, fraîchement débarquée du sud de la France, dans cette ville que je ne connaissais absolument pas. Les débuts n’ont pas été faciles. J’avais notamment du mal à sécuriser des contrats. Mais j’ai adoré la ville et son dynamisme. Pour moi qui étudiais les langues étrangères appliquées, et aspirait à devenir bilingue en anglais, c’était l’expérience parfaite. Cela me permettait de sortir du cadre universitaire et de pratiquer aussi bien l’anglais du Royaume-Uni que celui des Etats-Unis ou celui d’Australie puisqu’Hong Kong offre cet incroyable melting pot de cultures et de nationalités. Expérience que j’ai donc souhaité prolonger au-delà des trois mois initiaux. Et me voilà, 10 ans après et toujours à Hong Kong !
 
 
 
Mannequin cabine, mannequin mode, mannequin commercial, mannequin lumières … tu m’expliques un peu tout cela ?
En gros, il y a deux catégories principales dans le mannequinat. Le mannequinat de mode qui est le plus sélectif, avec ses standards de taille et ses mensurations bien précises, et le mannequinat commercial qui est plus accessible.
 
Sous chacune de ces catégories, on trouve ensuite différents types de travail en tant que mannequin. Un mannequin cabine, ou mannequin fitting, est embauché pour essayer les vêtements sous l’œil des designers et techniciens. Ces essayages ont lieu aux stades de développement et de production de la collection. À l’inverse, un mannequin défilé (ou runway) porte la collection une fois qu’elle est rendue publique, lors du défilé. Les mannequins lumières (stand-in models) prennent la place des mannequins défilé le temps des répétitions, afin de faire les réglages nécessaires au bon déroulement de l’évènement. Un mannequin éditorial pose pour des journaux et magazines. Et puis il y a des mannequins fitness, lingerie ou maillot de bain, catalogue, publicité … Bref les spécialités sont nombreuses et il n’est évidemment pas impossible d’en avoir plusieurs. J’ai pour ma part été à la fois mannequin mode sur des défilés, des campagnes de pubs et pour des campagnes éditoriales, mais aussi mannequin cabine.
 
 
 
En 2019 tu as lancé une chaîne YouTube pour partager tes conseils et les coulisses du métier de mannequin. Tu es également très active sur les réseaux sociaux. Quel rôle ont eu, et ont toujours, ces moyens de communication dans ta carrière ?
Le mannequinat est une industrie créative et, de nos jours, il est quasiment indispensable de s’assurer une présence sur les réseaux sociaux pour évoluer, et percer, dans ce type d’industrie. Être influenceur, en plus d’être mannequin, cela attire les marques qui y voient une opportunité marketing supplémentaire. Pour certains directeurs de casting, un mannequin qui n’est pas sur les réseaux sociaux est un mannequin « inexistant ». C’est la réalité du métier aujourd’hui.
Mais au-delà de cette nécessité d’être sur les réseaux sociaux pour le travail, j’y ai aussi vu un moyen de partager les dessous du métier et ma perspective. L’idée était de briser les clichés et de connecter avec d’autres individus faisant partie de l’industrie ou des personnes souhaitant en savoir plus sur celle-ci. L’impact de ma présence sur les réseaux sociaux et sur Youtube a été très positif et c’est notamment cela qui m’a donné envie de lancer HK MODEL CAMP.
 
 
 
Et HK MODEL CAMP justement, tu m’expliques ce que c’est exactement ?

© MARC TARAZ STEINER
© MARC TARAZ STEINER
C’est une plateforme qui mixe mannequinat et développement personnel. J’ai moi-même eu la chance d’être coachée par la supermodel Coco Rocha et je souhaite utiliser mon expérience en tant que mannequin pour aider les gens, quels qu’ils soient, à prendre confiance en eux. L’idée est de proposer des expériences qui leur permettent de s’exprimer et d’arrêter de se comparer avec les autres. Que leur envie soit de devenir mannequin ou pas, ces enseignements leur serviront dans leurs vies professionnelles et personnelles.

 

De gauche à droite: Kylah Moureau, Lucie Petit, Victoria Tripodoro, Sophie Kim, Mia Matayoshi © HK MODEL CAMP
De gauche à droite: Kylah Moureau, Lucie Petit, Victoria Tripodoro, Sophie Kim, Mia Matayoshi © HK MODEL CAMP
J’ai lancé le projet en 2020, en plein COVID, et je n’ai pas encore eu l’occasion de développer toutes les activités que je souhaite. Notre programme signature féminin est la Masterclass, qui allie cours de défilé, cours de pose et photoshoot. L’idée est de permettre à ces jeunes femmes de mieux prendre conscience de leur corps et de leurs atouts pour les mettre en avant plutôt que les cacher, tout en respectant leurs limites. 
 

© MARC TARAZ STEINER
© MARC TARAZ STEINER
On propose également d’autres services pour les hommes et femmes de tout âge. Je cherche aujourd’hui des partenaires pour développer nos activités et toucher plus de femmes, entre 13 et 25 ans.
 
 
 
Tu coproduis également des vidéos pour témoigner de la beauté de Hong Kong. Y-a-t-il un endroit ici qui est particulièrement magique à tes yeux ?

© MARC TARAZ STEINER
© MARC TARAZ STEINER
Je trouve Kowloon Cultural District extrêmement poétique à la tombée de la nuit, lorsque les buildings sont éclairés. J’aime observer la skyline de Hong Kong Island depuis ce côté de la baie et imaginer chaque petite vie derrière chaque point de lumière. J’aime tellement ce moment de la journée dans ce quartier que j’y ai tourné des scènes pour deux court-métrages réalisés avec Marc Taraz Steiner.
 
Court métrage 1
Court métrage 2
 
 
 
2023 marque la réouverture de Hong Kong sur le monde. Cela fait maintenant 10 ans que tu vis ici. Quelles sont selon toi des immanquables à faire pour des voyageurs de passage dans notre ville ?
Le coucher de soleil à Kowloon Cultural District bien évidemment ! Comme mentionné juste avant, c’est un quartier qui est pour moi empreint d’une poésie particulière à la tombée de la nuit. Je recommande aussi de prendre le ferry et le tram, ce sont des expériences typiquement hongkongaises qui permettent d’apprécier la ville sous différents angles. Et puis il y a la nature qui est omniprésente à Hong Kong même si l’on en a bien trop souvent l’image d’une jungle urbaine. Les hikes permettent de se rendre compte de cela et offrent des vues spectaculaires sur la ville. Il y a aussi l’option escapade à Sai Kung pour profiter de la plage, des restaurants de bords de mer et faire du wakesurf. Enfin, difficile de passer à côté de la gastronomie locale.
 
 
 
Et toi qui évolue dans le domaine de la mode, tu as de bonnes adresses à nous recommander pour faire du shopping ?
Je suis fan d’OnTheList (redécouvrez notre interview de Diego et Delphine, les fondateurs d'OnTheList), qui propose des ventes flash de fins de stocks à des prix hypers intéressants. C’est via eux que j’ai acheté tous mes sacs à main de marque. C’est un bon plan pour le porte-monnaie et puis cela évite que les invendus des marques finissent dans des décharges donc c’est aussi un mode de consommation plus responsable. 


https://www.luciepetit.com/ 

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https://www.instagram.com/luepetit/
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