JIJA by Vicky Lau : les saveurs du Yunnan réinventées — et ma toute première incursion gustative dans cette région

La cheffe la plus primée de Hong Kong s’installe au Kimpton Tsim Sha Tsui en revisitant avec finesses les saveurs et recettes du Sud-Ouest de la Chine

8 Décembre 2025


par Aude Camus

La semaine dernière, je me suis rendue chez JIJA by Vicky Lau, tout juste ouvert, pour mon dernier repas médias de l’année — et quelle façon exquise de clôturer une année qui, malgré de très bons repas, a manqué de réelles surprises gastronomiques et d'ouvertures mémorables. Je l’avoue volontiers : c’était mon tout premier restaurant du Yunnan. Je suis entrée chez JIJA sans vraiment savoir à quoi m’attendre, si ce n’est avec la certitude que lorsqu’un projet porte le nom de Vicky Lau, chaque saveur est intentionnelle. Mais le Yunnan ? Pour moi, c’était une région de montagnes, de thé et de champignons — mais une cuisine que je n'avais pas encore eu la chance de tester. Deux heures plus tard, je ressortais en sachant déjà que j’y retournerais.

JIJA se cache discrètement dans le lobby du tout nouveau Kimpton Hong Kong à Tsim Sha Tsu i— et le mot “discrètement” ne s’applique qu’à l’emplacement, pas à l’ambiance. À l’intérieur, le restaurant vibre de cette élégance tranquille et assurée qui vous met immédiatement à l’aise. La journée, la lumière inonde l’espace à travers d’immenses baies vitrées ; le soir, la salle s’illumine d’une chaleur intimiste, bercée par le murmure des conversations. Une énergie de bistrot moderne enveloppée des couleurs, des textures et de l’esprit du Yunnan.

Et puis, il y a le service, mené par Romain Herbreteau (également partenaire de Vicky). Notre serveuse, Amber, était exactement le type de personne que tout restaurant rêve d’avoir : experte, attentionnée et véritablement passionnée par l’histoire derrière chaque plat. Elle ne s’est pas contentée de prendre la commande ; elle nous a guidés, nous a fait découvrir des ingrédients qui m'étaient inconnus, et a donné une profondeur supplémentaire à chaque bouchée.



Les plats qui m’ont conquise

La cuisine du Yunnan est audacieuse — beaucoup d’agrume, d’épices, d’acidité, d’herbes aromatiques et, bien sûr, de champignons. Mais ce qui m’a vraiment surprise, c’est à quel point tout semblait élégant sous la vision de Vicky Lau : des saveurs rustiques, une exécution raffinée.

Voici les plats qui me restent en tête :

Chicken Liver Parfait avec focaccia à la ciboule
Onctueux, riche, soyeux — accompagné d’une focaccia chaude à la ciboule que je pourrais manger seule, sans m'arrêter. Une entrée en matière très gourmande.

Poulet effiloché au citron vert, huile de poivre du Sichuan et cacahuètes
Un plat froid qui coche toutes les cases : acidité, ce léger engourdissement des papilles que l'on doit au poivre du Sichuan, croquant, parfumé. Familier dans l’esprit, complètement nouveau dans la personnalité. J’en mangerais chaque semaine.

Dai Sou Beef Soup Noodle (mon immense coup de cœur)
Des nouilles faites maison, du bœuf braisé fondant, un bouillon aromatique et un plateau de condiments pour ajuster selon l’humeur. Réconfortant mais lumineux, généreux sans être lourd. Je retournerai chez JIJA juste pour ce plat.
 

Au-delà de mes favoris, le menu explore une large palette de saveurs : la Seasonal Mushroom Salad qui met à l’honneur les champignons sauvages du Yunnan, le Yunnan Pork Fat Fried Rice, délicieusement savoureux et réconfortant, ou encore les légumes de saison sautés. Les desserts, eux, sont ludiques et élégants — mention spéciale pour le chou Paris–Yunnan, une interprétation aux cacahuètes du traditionnel Paris-Brest.

Et parce que le Yunnan est la terre spirituelle du thé, le programme boisson mérite une mention. Une station dédiée propose des thés sourcés avec soin, servis comme des grands crus — infusés à table, expliqués avec précision, pensés pour accompagner les plats. La carte des vins est tout aussi étudiée, mêlant références françaises et internationales à des bouteilles issues des régions viticoles émergentes de Chine, dont le Yunnan lui-même.



Une nouvelle facette de Vicky Lau

Avec JIJA, Vicky dévoile un visage plus détendu — une cuisine qui s’éloigne du fine dining pour célébrer chaleur, convivialité et saveurs régionales affirmées, sans jamais perdre la finesse qui la définit. Si (comme moi) vous n’avez jamais exploré la cuisine du Yunnan, JIJA est l’introduction idéale : vibrante, généreuse, surprenante, portée avec sincérité et précision. Une très belle addition à la scène culinaire hongkongaise — et une table où je sais déjà que je reviendrai.



15/F, Kimpton Hotel, 11 Middle Road, Tsim Sha Tsui, Hong Kong
https://www.jijarestaurant.com


 

 
 
Cet article s’appuie sur un dîner organisé par JIJA pour la presse, sans obligation de publication. Il n’a pas donné lieu à une rémunération financière et l’avis exprimé y est 100% celui de son auteur.




 
 
Cet article s’appuie sur une soirée dégustation de cocktails organisée par Yume pour la presse, sans obligation de publication. Il n’a pas donné lieu à une rémunération financière et l’avis exprimé y est 100% celui de son auteur.





 
Cet article s’appuie sur une soirée dégustation de cocktails organisée par Yume pour la presse, sans obligation de publication. Il n’a pas donné lieu à une rémunération financière et l’avis exprimé y est 100% celui de son auteur.




 

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