Portraits de femmes – Caroline, THE FRENCH GIRL

26 Novembre 2021


Propos recueillis par Aude Camus 
 
Si vous lisez régulièrement Hong Kong Madame et que vous nous faites confiance quand il s’agit de tester de nouveaux restaurants comme Misubi Hiro, revisiter des favoris comme La Cabane, participer à des événements culturels comme ceux organisés dans le cadre du French May et bien plus encore alors le symbole ci-dessous a peut-être déjà croisé votre chemin. 

THE HEART par THE FRENCH GIRL a fait son apparition aux quatre coins de Hong Kong ces derniers mois et moi j’adore cette petite dose de couleurs et d’amour qui illumine les murs de la ville. Je me suis donc rapprochée de Caroline Tronel, l’artiste française à qui l’on doit ce joli symbole pour en savoir plus sur son art, qu’elle signe du nom THE FRENCH GIRL, son parcours et sa devise « Spread Love, Not Waste ». 
 
 
 
Bonjour Caroline. Merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions. Pourrais-tu commencer par m’en dire un peu plus sur toi et notamment ce qui t’as amenée ici à Hong Kong ?

Je suis née aux États-Unis et j’ai grandi à Paris. J’ai développé très jeune une passion pour la création de parfum, je passais mon temps à faire mes mixtures à base d’eau et de pétales de fleurs dans le jardin. J’ai donc suivi cette passion et j’ai été diplômée de l’ISIPCA, Grande École pour les métiers du parfum. 
 
À 30 ans, j’ai pris la difficile décision de m’enfuir deux mois avant mon mariage. J’ai écouté mon instinct, j’avais besoin de me redécouvrir et cette aventure m’a amenée ici à Hong Kong. J’ai passé les cinq dernières années à travailler dans un bureau mais il me manquait quelque chose, j’avais besoin de reconnecter avec ma créativité. La pandémie a été un révélateur et j’ai tout lâché pour devenir THE FRENCH GIRL, une artiste à plein temps et ce depuis février 2021. 
 
 
 
Ta signature est le symbole Double Heart. Tu m’en dirais un peu plus ? Qu’est-ce qui a inspiré ce symbole ? Que représente-t-il pour toi ?
Ma première inspiration a été le symbole Chinois du Double Bonheur. On l’utilise souvent pour le mariage car les deux symboles joie et bonheur s’associent pour former une paire. Intéressant comme inspiration pour quelqu’un qui a fui son mariage, non ? J’ai ensuite retravaillé ce symbole à ma sauce pour en faire un message d’amour universel. L’amour envers sa moitié, envers sa famille, envers son boulot (et si cet amour n’est pas là alors il faut changer de boulot !), envers ses animaux de compagnie, envers sa ville, envers ses voisins … 
 
J’ai aussi décidé de donner à ce symbole un nom : THE HEART. Cette idée m’a été inspirée par mes années parfumerie. C’est un univers où les plus grandes marques ont leur propre interprétation de noms communs : DIOR HOMME, L’HOMME d’YSL, L’EAU D’ISSEY MIYAKE, Ô DE LANCOME, N°5 L’EAU….   
 
 
 
Et depuis nous avons vu THE HEART apparaître dans pas mal de lieux à Hong Kong, de la résidence du Consul de France à D2 place à Lai Chi Kok pendant le French May mais aussi aux pieds de la grande roue AIA à Central et dans les restaurants Misubi Hiro et Babacio. Qu’est-ce que cela fait de voir ses œuvres s’afficher un peu partout comme cela ?

Je suis une extravertie dont l’objectif est de partager un message d’amour avec le plus de personnes possibles. Plus je peinds et plus je vois mon message s’afficher plus je peux espérer toucher un grand nombre de gens. J’ai toujours été une bosseuse et quand je regarde ce que j’ai accomplis ces huit derniers mois je suis fière. Mais le chemin à parcourir est encore long et il reste encore un nombre incalculable d’endroits où apposer THE HEART. 
 
 
 
Tu as également collaboré avec Sweet Fashion House cet été pour imprimer THE HEART sur une collection de macarons pour le 14 juillet. Est-ce le genre de collaborations que tu aimerais faire plus souvent ?
Le 14 juillet est une fête importante pour les Français de l’étranger, encore plus en ce moment alors que nous ne pouvons pas voyager. C’était pour moi une façon de partager un peu d’amour pour mes compatriotes, les 20 000 Français de Hong Kong et notre pays. 
 
 
 
Tu as également participé à la Digital Art Fair dans le cadre de laquelle tu as créé huit CRYPTO HEART GENESIS. Tu m’en dirais un peu plus sur ce projet ? Vois-tu la technologie comme un moyen de développer ton art ? 

J’ai commencé à vraiment m’intéresser à l’art digital avec le buzz autour des NFT qui a commencé en mars dernier avec la vente d’une œuvre digitale de l’artiste américain BEEPLE. Mais attention, je ne suis pas « digital artist », j’utilise le digital pour jouer avec mon art, je digitalise des textures que j’ai peintes aux préalables. Ce qui me fascine c’est de voir la lumière traverser la matière. Voir des œuvres d’art affichées sur grand écran, avec de la lumière en fond, permet de voir tous les détails et les imperfections de la main de l’homme et c’est ce résultat qui me captive. Sans compter que le succès de la Digital Art Fair a montré qu’il y avait un intérêt du public pour de nouvelles expériences visuelles et sensorielles.  
 
Donc oui je vois la technologie comme un moyen de développer mon art et de partager mon message d’amour avec un nombre encore plus grand de personnes. 
 
 
 
J’ai aussi cru comprendre que tu te servais de ton art pour véhiculer un message sur le recyclage et contribuer à alerter les consciences sur le problème de la surconsommation. C’est correct ?
Oui complètement. Hong Kong prend peu à peu conscience du problème, de grosses compagnies s’y attaquent mais il y a encore beaucoup à faire en matière d’éducation. Adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement coûte plus cher et est moins facile et c’est ce qui est difficile à accepter pour une majorité. Changer nos habitudes de consommation et de vie va prendre des années. En tant qu’artiste dont l’objectif est de répandre un message positif, j’ai souhaité participer à cet effort qui doit selon moi être collectif et j’ai organisé la toute première UPCYCLING ART FAIR. Dix artistes locaux et internationaux - Szabotage, Little Muki, Leon Lollipop, Jibeone, Antonia Villet…, y ont présenté des œuvres créés à partir de déchets. 

Nous avons eu plus de 250 visiteurs sur deux jours et nous avons vendus 26 œuvres. Ce soutien du public est précieux. À titre personnel j’ai été bluffé par la créativité des artistes. Je travaille déjà à l’organisation de la seconde édition et je cherche d’ailleurs un lieu pour cela si jamais quelqu’un a quelque chose à me proposer !
 
Cette participation au travail d’éducation sur la surconsommation vient en plus de mon désir de répandre de l’amour et c’est pour cela que de « spread Love » mon message est devenu « Spread Love, Not Waste ». 
 
 
 
Quel a été jusqu’ici le plus gros défi dans ton aventure entrepreneuriale ?
Contrairement à ce que j’entends, Hong Kong est une ville d’opportunités pour les artistes. Une ville qui joue un rôle majeur sur la scène culturelle en Asie puisqu’elle accueille certaines des plus grosses foires d’art du monde comme Art Central et Art Basel, des festivals comme HK Walls ou le French May … Les plus grandes galeries du monde ont des boutiques ici. L’art est partout, dans les malls, les restaurants mais aussi les musées comme le montre la récente ouverture de M+ Museum. Je dirais donc que jusqu’ici mon aventure n’a été qu’opportunités. 
 
 
 
Et la plus belle récompense ?
Rencontrer des gens de toutes les origines, tous les âges, toutes les cultures … pour discuter des sujets qui me sont chers : le bonheur, l’art et l’amour. 
 
 
 
Et la suite c’est quoi pour THE FRENCH GIRL ?

Décembre va être un mois chargé avec ma première expo en solo dans un lieu canon de 300m2. 2022 s’annonce toute aussi excitante que 2021 et je vous invite à me suivre sur Instagram @THEFRENCHGIRLURBANART pour en savoir plus !


https://thefrenchgirlurbanart.com/
IG: thefrenchgirlurbanart


 





 

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