Entrepreneurs à Hong Kong – Anjali, fondatrice de Malabar Baby

5 Janvier 2022


Par Aude Camus
 
Avant de devenir maman il y a 18 mois, je n’imaginais pas me passionner un jour pour l’univers des marques bébés. Et puis, Noa est arrivée et avec elle une bonne excuse pour céder à ma passion pour le shopping et les beaux produits. Mais aussi une belle opportunité de rencontrer ceux et celles qui font ces jolies marques, comme Anjali Harjani, une ancienne employée d’une société de capital-investissement qui a monté la marque Malabar Baby.
 


Bonjour Anajli, Merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions. Pourrais-tu commencer par m’en dire un peu plus sur toi ? Qu’est-ce qui t’as amenée ici à Hong Kong ?

Je suis née et j’ai grandi à Miami avant de quitter la Floride à 3 ans pour aller faire mes études dans un pensionnat en Inde. Je suis ensuite revenue aux Etats-Unis pour y faire mon université et j’ai travaillé à New-York et Londres, dans la finance, pendant une dizaine d’années.  C’est à New York que j’ai rencontré mon mari et c’est lui qui m’a amenée ici à Hong Kong. J’ai un petit garçon Aryan qui est la raison pour laquelle j’ai lâché la finance pour lancer Malabar Baby en 2017.
 
 
 
Tu m’en dis un peu plus sur les débuts de ta marque en 2017 ?
La première fois que j’ai présenté ma marque au public, c’était il y a cinq ans, lors de la Conrad Fair de l’hôtel Conrad. Le prix d’un stand d’exposition était assez élevé donc je n’en avais réservé qu’un demi. C’est pour cela que je dis toujours que j’ai lancé la marque sur une petite table au Conrad. J’ai adoré cette expérience qui m’a permis de rencontrer des mamans, des parents en devenir, des grands-parents. Je suis d’ailleurs encore en contact avec certains de ces tout premiers clients. C’est grâce à leurs avis et leurs suggestions que j’ai pu faire grossir la marque au fil des années et pour moi ce qui fait, et a toujours fait, le succès de Malabar Baby depuis ses débuts c’est la communauté de parents que j’ai réussi à créer autour de la marque, ici à Hong Kong.
 
 
 
Et ce nom Malabar Baby, d’où vient-il ?
Ma maison d’enfance à Mumbai est située dans le quartier de Malabar Hill. C’est là-bas, pendant que j’étais enceinte et que je partageais un chai avec ma meilleure amie Shireen, que celle-ci a eu l’idée de ce nom. C’est un nom dont je suis fière parce qu’il fait écho à mon histoire et a mes racines.
 
 
 
La plupart de tes produits sont faits à la main et je sais que tu as à cœur de mettre en avant l’artisanat Indien notamment. Tu m’en dis un peu plus ?

Oui la plupart de nos produits les plus populaires comme les duvets imprimés, les plaids de canapé, les robes de chambre en coton, sont cousus à la main et imprimés à Jaipur, en Inde, en utilisant la technique traditionnelle de l’impression à la presse de bois. Je suis fan du coton indien qui pour moi est une matière première de luxe, extrêmement pure et très adaptée pour les bébés et leurs parents.
 
 

Où trouves-tu l’inspiration pour tes collections ?
Ce sont mes voyages et les lieux où j’ai vécu qui sont mes principales sources d’inspiration. La collection Miami, aux accent art déco, est un hommage à mon enfance alors que la collection Greenwich, inspirée par les paysages urbains et la palette de couleurs monochrome de New-York, rappelle mes débuts professionnels dans la Grosse Pomme. Plus récemment, les collections font la part belle aux motifs indiens et à des motifs inspirés par les éléments naturels comme les paons et les calendulas que mon fils et moi avons passé cinq mois à observer par la fenêtre, confinés chez mes parents à Malabar Hill.
 
 
 
Fin 2019, Meghan Markle a été photographiée portant son fils Archie dans une couverture Malabar Baby. Est-ce que l’effet Meghan, dont on parle beaucoup, existe vraiment ? Quel effet cela fait-il en tant qu’entrepreneur de voir ses créations faire soudain la une ?

C’est un vrai sentiment de fierté. D’autant plus que son look était parfait, chic mas pas trop, complètement dans la veine Malbar Bay. La chance que nous avons eu c’est que le buzz n’a pas fait effet immédiatement. Cela a pris une bonne grosse journée ce qui nous a laissé le temps de faire un peu de ménage sur note site et dans les stocks et de pouvoir mettre à l’honneur la couverture Erawan Mustard Royal Dohar que Meghan avait choisie pour son bébé.
 
 
 
Y-a-t-il d’autres personnalités que tu rêverais de voir en photo avec tes créations ?
C’est une bonne question ! Je n’y ai jamais vraiment pensé pour être honnête parce que j’ai imaginé la marque comme une marque pour les familles plus que pour les stars. Par exemple l’autre jour mon mari et mon fils se promenaient dans Hong Kong et ils ont vu un bébé enveloppé dans un lange Malabar Baby et mon fils était si fier de me dire qu’il avait reconnu mon produit dans la rue. Pour moi c’est cela qui compte le plus, que la marque reste authentique.
 
 
 
Au-delà de l’épisode Meghan Markle, quels ont été les autres moments qui t’ont fait te dire que tu avais pris la bonne décision en quittant ton métier pour lancer ta marque ?

C’est cliché mais le fait de travailler sans que cela soit une contrainte, sans avoir vraiment l’impression de travailler, c’est ce qui me fait dire que j’ai pris la bonne décision. Oui ces deux dernières années ont été difficiles en raison du COVID et des problèmes de logistique et pourtant j’ai le sentiment d’être là où je dois être. Et puis, les retours des clients également me font dire que ce que je fais a du sens.
 
 
 
Et quel a été le plus gros défi dans cette aventure ?
Les débuts ont été difficiles car je me suis sentie très seule, moi qui avais l’habitude d’évoluer dans le monde de l’entreprise je me suis soudainement retrouvée seule, sans collègues et sans support administratif, technologique … Sans compter que je voyageais beaucoup les deux-trois premières années et que le rythme était assez intense. J’ai eu des moments de doute. D’autant que j’avais quitté un travail que j’adorais. Heureusement, ma mère et mon mari ont toujours été là pour me soutenir et m’encourager à continuer à avancer.
 
 
 
Des actus excitantes au programme 2022 pour Malabar Baby ?

Hahaha oui ! Par où commencer ? Alors tout d’abord j’ai pour objectif d’étendre la gamme lifestyle avec des produits comme des canapés brodés, toujours en suivant les codes esthétiques de Malabar Baby. Et puis, nous sommes aussi sur le point de lancer des vêtements pour bébés. Rien de trop tendance, plutôt des essentiels. Chaque nouvelle gamme prend généralement un à un an et demi de test, design et retouches et c’est pourquoi je me concentre avant tout sur des produits classiques et qui ne se démodent pas.
 
 
 
Une journée dans ta vie en ce moment ça ressemble à quoi ?

Je suis dehors, avec mon fils Aryan, vers 7h35 pour l’emmener à l’école. Ensuite direction mon bureau où je suis souvent la première arrivée ce qui me laisse le temps de traiter mes mails et de mettre à jour ma to do, le tout au calme. Je carbure au capuccino glacé, même en hiver. Je passe pas mal de temps sur Zoom, avec des clients et des partenaires en Inde. J’essaye de partir vers 16h pour passer un peu de temps avec Aryan. Puis je me remets au travail le soir pour parler avec l’équipe aux Etats-Unis. Je suis aussi souvent au restaurant, entrainée par mon mari qui est un gourmet averti.
 
 
 
J’imagine que tu te renseignes sur ce qui se fait dans l’univers du lifestyle enfants. Y-a-t-il des marques que tu aimes particulièrement ?
En fait je ne me tiens pas tant au courant que ça. J’achète assez peu et à Hong Kong j’opte essentiellement pour du seconde-main via Retykle. Mais j’aime beaucoup les sites Maisonnette et The Tot, des multimarques américains qui proposent une très belle sélection de marques indémodables et responsables. Malabar Baby est d’ailleurs représenté sur les deux sites. 



https://www.malabarbaby.com/





 

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